Le MCDDI Devrait Être le Fer de Lance...
Par Jean-Claude MAYIMA-MBEMBA
Ancien Rapporteur de la Commission Ad hoc "Assassinats" de la Conférence Nationale Souveraine
Membre du MCDDI
Ancien membre du Comité National (exclu en 2008 par la Convention de Guy Brice Parfait KOLELAS)
Ancien membre du Bureau Exécutif National (BEN) (exclu en 2008 par la Convention de Guy Brice Parfait KOLELAS)
Ancien Représentant Permanent de lAlliance URD-FDU auprès de lUnion Européenne
Ancien Conseiller auprès du Premier ministre, Bernard KOLELAS, chargé de la communication et des relations avec la presse
Ancien Représentant Permanent de lERDDUN auprès de lUnion Européenne
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Dans lhistoire des partis politiques créés dans notre pays, avant laccession du Congo à lindépendance, les tous premiers sont le Parti Progressiste Congolais (PPC) du président Félix TCHICAYA, le Mouvement Socialiste Africain (MSA) du président Jacques OPANGAULT, lUnion pour la Défense Des Intérêts Africains (UDDIA) du président Fulbert YOULOU, premier président de la République du Congo indépendant.
Le Mouvement National de la Révolution (MNR) et le Parti Congolais du Travail (PCT) sont des partis politiques jeunes créés après lindépendance et dont on connait les origines et qui, malheureusement, sont caractérisés par la violence qui les habite, notamment et particulièrement le PCT.
Durant toute la période du monopartisme incarnée par le MNR, de 1963 à 1968, et par le PCT, de 1969 jusquà 1989, aucun autre parti ne pouvait être créé sur le territoire national. Le monopartisme dictant sa loi et monopolisant la scène politique, sans concession et sans partage.
Il faudra, après bien des péripéties et des vicissitudes parfois douloureuses et macabres, attendre 1989 et le courage dun homme, Bernard BAKANA-KOLELAS, pour braver le diktat du monopartisme sous la férule du PCT et voir la naissance dun parti politique libre et indépendant. Ce parti, cest le Mouvement Congolais pour la Démocratie et le Développement Intégral (MCDDI), créé le 3 août 1989, deux ans avant la tenue, à Brazzaville, de la Conférence Nationale Souveraine (CNS). Autant dire, quaprès linstauration du système monolithique en 1963, le MCDDI est, de tous les partis politiques agissant au Congo, le premier et le seul parti congolais qui ne doit pas son existence et sa vie à la Conférence nationale souveraine.
Aujourdhui, après les événements tragiques, dramatiques qui ont endeuillé le pays avec les coups dEtat et les guerres successives de 1993 à ce jour, le MCDDI est, non seulement orphelin de son président-fondateur, mais voué à une mort certaine si, telle que la situation se présente, ses militants ne se réveillent pas et ne prennent pas en main, le destin et la destinée de leur parti.
Après le décès et les obsèques de son président-fondateur, Bernard BAKANA-KOLELAS, il était convenu que le parti tiendrait son premier Congrès de son histoire après les élections législatives en perspective à lépoque. Depuis, beaucoup dannées se sont écoulées, beaucoup délections présidentielles que législatives aussi. Et le MCDDI na toujours pas tenu son Congrès.
Il convient, en effet, de rappeler au passage que depuis sa création, les membres de toutes les instances du parti mises en place nont jamais été élus par un Congrès statutaire. Ils ont toujours été nommés.
Mais, dans lintervalle, en lieu et place dun Congrès, il est intervenu une instance non statutaire, cest-à-dire non prévue dans les Statuts du MCDDI. Cette instance a pris le nom de CONVENTION au cours de laquelle il a été désigné voire coopté des membres du Comité National et du Bureau Exécutif National (BEN) que je considérerais comme illégaux du fait quils ont été élus par une instance fabriquée de toutes pièces et non statutaire.
Jai beau parcourir les Statuts du MCDDI, nulle part je ne trouve un quelconque article faisant état ou évoquant la tenue ou lorganisation dune CONVENTION en lieu et place dun CONGRES STATUTAIRE. A moins que, depuis cette Convention, les nouveaux dirigeants issus de cette Convention, aient pris la liberté de modifier les Statuts du parti, à linsu de tous les militants du MCDDI. Il est vrai aussi que nombreux sont les militants qui ont été écurés, et le sont encore aujourdhui, par la façon on ne peut plus cavalière avec laquelle le parti est dirigé et avec laquelle certains militants de la première heure ont été éconduits, voire éjectés, préférant les remplacer par des "militants plus dociles".
Dans une de ses nombreuses déclarations, voici ce quavait dit le président-fondateur du MCDDI, M. Bernard BAKANA-KOLELAS
"Militants et sympathisants du MCDDI,
Générations congolaises présentes et futures,
Je vous salue et vous adresse ce message :
Patriotes Congolais, voici que souffle lère du renouveau démocratique tant attendu, lère de la liberté, de la justice, de la fraternité, lère des droits de lhomme pour la défense desquels Matsoua André Grenard, Kiélé Tenard, Constant Balou, Abbé Fulbert Youlou et tant dautres illustres fils de notre beau pays, se sont sacrifiés. Moi, Bernard KOLELAS, jai lutté toute ma vie politique pour ces valeurs là, pour ces valeurs qui fondent le respect et la dignité de la personne humaine. Cest pour cela quinlassablement jai combattu le communisme, jusque dans sa substance dès son installation dans le pays car jétais convaincu que ce régime déshumanisant conduirait notre société vers un abîme sans fond.
Vingt sept ans de lutte, envoyé en prison neuf fois, deux fois condamné à mort, jai connu les traitements les plus inhumains, les plus cruels et les plus dégradants, comme les tortures au courant électrique. Tout cela pour avoir pris le ferme engagement de défendre les hautes valeurs sociales, morales et spirituelles menacées, pour avoir voulu libérer le peuple qui se trouvait dans les fers du monopartisme totalitaire et fasciste, mais aussi pour tous ceux qui ont mené le même combat jusquau sacrifice suprême, à tous ces héros inconnus, tous ces martyrs de notre peuple, victimes de la haine, de la barbarie et de lintolérance.
Peuple souverain, en avant pour une société de paix, damour, déquité et dentente nationale. En avant car la pendule de lhistoire ne revient jamais en arrière".
Ceci dit, au regard de ce qui précède, je nai pas conscience que ce pour quoi sest battu Bernard KOLELAS, toute sa vie, cest-à-dire le but et les objectifs, ait été atteint.
Au contraire, la liberté, la justice, la fraternité, les droits de lhomme ont été hypothéqués, dévoyés, voire supprimés. Aujourdhui, la paix est synonyme daffrontement et fait même lobjet de chantage, lamour du prochain a pris la place de la haine, de lexclusion, léquité en iniquité, en ségrégation et discrimination ethno-tribales voire clanique, et lentente nationale en désordre national sous la menace de guerres dextermination ethnique.
Ce bref constat nest certainement pas de nature à rassurer le peuple congolais qui na pas les mêmes souches claniques que le clan qui gouverne le Congo tout entier.
Le MCDDI est le frère aîné de tous les partis nés ou créés après la Conférence nationale souveraine. Il est et devrait demeurer le fer de lance, la courroie dentraînement et de transmission de tous les autres, tel que le souhaitait et le voulait son président-fondateur.
Certes, le président KOLELAS na pas eu le temps de former ses propres cadres pour son parti. La majorité des cadres qui ont enjolivé le MCDDI sont tous venus du PCT. Ils sont connus. Est-ce pour cette raison que le MCDDI va-t-il à la dérive et est-il en train de se noyer, de sombrer, en dehors dautres nouveaux paramètres récents à la mode dans le pays ?
Enfin, comme dirait lautre, pour éviter la débâcle et la déconfiture de notre parti au regard de ce qui se passe depuis la disparition de son Fondateur, le temps est très certainement venu de rassembler tous les militants et sympathisants pour nous tourner vers la convocation dun Congrès, seule instance statutaire pour adapter le parti à la nouvelle donne, tout en affirmant notre idéologie à partir de laquelle devraient se forger notre vision de la société congolaise et de la gestion tant de notre parti que de la vis nationale.
- Un congrès où il ny aura aucune guerre de leadership ;
- Un congrès au cours duquel nous devrons faire linventaire de ce qui a été fait et qui na pas été fait en raison de diverses situations ou contraintes, mais qui nous permettra de réparer les erreurs, de résoudre certains problèmes ;
- Un congrès qui permettra délaborer un programme daction qui fixerait les priorités du parti ;
- Un congrès qui permettrait au MCDDI de rassembler et faire la paix avec tous ses fils et filles, membres nouveaux et anciens du parti, etc.
Certes, le MCDDI est lun de ces partis que plus dun voudrait voir mourir et disparaître du paysage congolais, dautant que son Fondateur a été lune des chevilles ouvrières qui a été à lorigine de la tenue de la Conférence nationale souveraine et sans qui rien naurait été fait. Ce ne sont donc pas, pour ce faire, les tentatives et les acteurs commandités pour cette basse besogne qui font ou feront défaut. Cest donc à tous les militants et sympathisants quil revient dêtre vigilants à ce sujet pour faire échec à cette manuvre.
En conclusion et en prévision de certaines manipulations qui ne manqueront certainement pas, au regard du Congrès du MCDDI en perspective demandé et exigé à cor et à cris par lensemble de ses militants et sympathisants, jinvite donc tous les militants et sympathisants de notre parti de méditer sur les pensées ci-après pour les aider à mieux réfléchir sur la responsabilité qui nous incombe à tous :
- "Le pouvoir est de commandement et non de jouissance.
- "Plus un ordre viole la nature, lhabitude et la norme, et plus lusage de la violence lui est indispensable.
- "Si le sang donne droit au pouvoir, celui qui détient le pouvoir na pas de pire rival que son plus proche par le sang ; et ce droit de vie et de mort sur tous que les puissants sarrogent finit par se retourner contre leur propre sang.
- "La tyrannie nest pas simplement le fait dun homme qui usurpe (et quand il règne, cest un fait passé), mais bien létablissement dun régime qui par soi-même est usurpation. Cest le remplacement dun régime de la Loi par un régime de la Force et de la Fortune.
- "Lhomme qui tombe au pouvoir du Mage perd la conduite de sa vie parce que la volonté dun autre sest projetée au cur de son être, à la source de sa conscience quelle capte, et lautre joue de lui comme dun instrument.
- "Changer de régime et améliorer les lois sans changer les hommes et les rendre meilleurs, cest comme balayer la chambre sans ouvrir la fenêtre : la poussière soulevée (celle du moins quon naura pas avalée) retombera doù elle vient.
- "Pour supprimer les abus, il ne suffit pas de supprimer ceux qui abusent. Il faut bien prendre garde à ceux qui les remplaceront et se demander quelle discipline, quelle purification les aura rendus meilleurs, et quelle doctrine, plus sages.
- "Là où les bras dun seul ne peuvent suffire simpose lheureuse et douce nécessité de se grouper et de partager la tâche selon les forces et les talents de chacun et le fruit selon ses besoins".
"Nzila ka zimbakana, kaala hana ma mahambu"
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